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Les Dérives de la Race

  • karlosledobermann
  • 11 sept.
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 14 sept.

Le Dobermann est une race reconnue dans le monde entier. Mais il faut rappeler une chose essentielle : le standard du Dobermann n’est pas une opinion. C’est une référence officielle, validée par la FCI, et c’est ce qui protège la race.


YANICK DEL COLLE DELLA GUARDIA
YANICK DEL COLLE DELLA GUARDIA

Ce standard décrit un chien solide et élégant, avec un crâne fort, une mâchoire puissante et large, et un corps musclé et équilibré qui entre dans un carré.

Pourtant, aujourd’hui, on voit apparaître de nombreuses dérives.

Certains, par ignorance ou par intérêt, s’éloignent volontairement de ce standard. Leur objectif est souvent le business, mais cela se fait toujours au détriment du chien et de l’avenir de la race.


Première dérive : le Dobermann trop lourd


Dobermann dit "hyper-typé"
Dobermann dit "hyper-typé"

L’une des dérives les plus fréquentes et les plus dangereuses concerne les Dobermann dits “hyper typés”.Certains éleveurs ou particuliers confondent puissance et lourdeur : ils sélectionnent des chiens avec une tête trop massive, des babines exagérées, une poitrine énorme et un corps beaucoup trop chargé.


Or, le Dobermann n’a jamais été conçu pour être un chien lourd. C’est avant tout un chien athlétique, capable de courir, sauter, travailler et garder une grande endurance.


Un Dobermann trop lourd perd toute son élégance et son équilibre, mais le plus grave reste les conséquences sur sa santé :

  • surcharge des articulations,

  • risques accrus de dysplasie et d’arthrose,

  • fatigue cardiaque,

  • perte de mobilité et d’endurance.


En voulant produire des chiens impressionnants “en apparence”, on finit par créer des Dobermann affaiblis, limités et malades. C’est une trahison totale de l’esprit de la race.


Même si aucune étude n’a été publiée en ciblant exclusivement les Dobermann “hyper typés”, les recherches disponibles sur la race et sur les chiens de pure race montrent clairement les conséquences de sélections basées sur l’apparence plutôt que sur la fonctionnalité.


👉 Santé cardiaque.


Le Dobermann est déjà fortement touché par la cardiomyopathie dilatée (DCM), avec une prévalence supérieure à 50 % dans certaines populations (Wade et al., 2023). Sélectionner des chiens trop lourds ou à la poitrine exagérée peut accentuer la charge sur le cœur et réduire encore leur espérance de vie, qui n’est déjà que de 9,1 ans en moyenne.


👉 Problèmes articulaires et locomoteurs.


Un excès de poids corporel, combiné à une morphologie déséquilibrée (poitrine énorme, ossature trop lourde), augmente les risques de dysplasie, d’arthrose précoce, et de spondylomyélopathie cervicale (aussi appelée “wobbler syndrome”), déjà connue chez le Dobermann.


👉 Perte de fonctionnalité.


Le Dobermann est conçu comme un chien de travail : il doit être endurant, agile, rapide. Un chien trop lourd perd cette fonctionnalité. Cela va à l’encontre même de la raison pour laquelle la race a été créée par Karl Friedrich Louis Dobermann à la fin du XIXe siècle : un chien polyvalent, fiable et performant dans ses aptitudes de défense et de garde.


👉 Le parallèle avec les hypertypes en général.


Les études sur les hypertypes dans les chiens de compagnie (Brault et al., 2024, revue dans La Semaine Vétérinaire) montrent que lorsque l’on exagère volontairement des caractéristiques physiques, cela entraîne toujours des conséquences pour la santé : troubles respiratoires chez les brachycéphales, problèmes de peau chez les plis excessifs, troubles locomoteurs chez les chiens trop massifs… Le Dobermann hyper typé ne fait pas exception.


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❌ Les couleurs non reconnues


Depuis quelques années, certains éleveurs peu scrupuleux profitent du marché en mettant en avant des Dobermann présentés comme “rares” : bleus, isabelle (fauve), blancs, merle, pie ou noirs sans marques. Ces couleurs ne sont pas reconnues par les clubs de race.


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Ces variantes sont le résultat de mutations ou de gènes de dilution, qui ne posent pas seulement un problème esthétique. Elles sont en réalité associées à de graves problèmes de santé : perte de poils, maladies de peau, immunité affaiblie, troubles oculaires, voire comportements instables. Leur origine est souvent liée à une sélection volontaire visant uniquement à produire du “rare”, au détriment du bien-être du chien.


Un exemple tristement connu est le Dobermann blanc, issu d’un albinisme en 1976 avec Padula’s Queen Shebah. Ces chiens présentent une robe crème, des yeux bleus, une peau rosée, et souffrent souvent de photophobie et de maladies cutanées. Pourtant, ils continuent à être vendus à prix d’or, sous couvert d’exclusivité.


Les couleurs standard du Dobermann


Pour un Dobermann sain, la Fédération Cynologique Internationale (FCI) ne reconnaît que deux couleurs :

  1. Noir avec marques "feu" : la couleur emblématique, avec un pelage noir profond et des marques bien définies sur le museau, la poitrine, les pattes, au-dessus des yeux et sous la queue.

  2. Marron avec marques "feu" : du chocolat foncé à un ton plus clair, toujours avec marques roux-brun.


Ces deux couleurs offrent non seulement une conformité au standard, mais aussi une meilleure garantie de santé génétique.


⚠️ Pourquoi les couleurs diluées posent problème


Les Dobermann bleus, isabelle ou blancs sont porteurs du gène de dilution (MLPH), qui affecte bien plus que le simple aspect du pelage. Les études vétérinaires démontrent que ce gène est associé à :


  • Alopécie de dilution (CDA) : perte progressive de poils et infections cutanées chroniques.

  • Sensibilité cutanée et maladies dermatologiques : dermatites allergiques et réactions alimentaires fréquentes.

  • Troubles immunitaires : défense immunitaire affaiblie et sensibilité aux infections.

  • Problèmes comportementaux : anxiété et comportements anormaux plus fréquents.

  • Problèmes oculaires : photophobie, cataractes et atrophie rétinienne progressive.

Ces effets sont liés à des interactions génétiques complexes, rendant l’élevage de ces couleurs non éthique et potentiellement dangereux pour le chien.


Dr. Elena Vasquez, présidente de l’Association européenne des dermatologues vétérinaires, souligne dans son article de synthèse de 2024 : « Il ne fait aucun doute que le gène de dilution chez le Dobermann représente plus qu’une variation cosmétique ; c’est un facteur génétique qui affecte systémiquement la santé de l’animal à plusieurs niveaux, de la peau et du pelage au système immunitaire et aux fonctions neurologiques. »


Le Consortium international pour la santé des chiens de race pure, dans son rapport de 2023, déclare catégoriquement que l’élevage délibéré de Dobermann avec des gènes de dilution constitue un « problème éthique sérieux dans la cynologie moderne » et appelle à une réglementation plus stricte de l’élevage qui aborderait spécifiquement les variantes génétiques avec des effets nocifs connus.


Dr. Michael Thompson, généticien vétérinaire de premier plan à l’Université Cornell, conclut : « Les données génétiques sont sans équivoque – le gène MLPH de dilution chez le Dobermann n’est pas un gène isolé qui n’affecte que la couleur du pelage. En raison de ses effets pléiotropiques et de sa liaison génétique avec d’autres loci, sa présence compromet systématiquement la santé du chien. D’un point de vue éthique, l’élevage délibéré de Dobermann dans des couleurs non reconnues ne peut pas être justifié par les connaissances scientifiques actuelles. »


✅ Conseils pour les futurs propriétaires


Pour choisir un Dobermann en bonne santé :


  • Optez pour un chien noir ou marron avec marques roux-brun, conformes aux standards.

  • Vérifiez que l’éleveur réalise les tests de santé pour les maladies génétiques de la race.

  • Privilégiez les éleveurs membres de clubs de race et respectant des normes éthiques.

  • Méfiez-vous des chiens vendus comme “rares” ou trop chers.



 
 
 

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