🥩Le RAW FEEDING

Dans cette rubrique, je vous partage en toute transparence la composition d’un repas type, les ingrédients utilisés, les proportions, et l’organisation quotidienne que cela implique. Il ne s'agit pas d'un modèle universel, mais de ce qui fonctionne pour Karlos, en tenant compte de ses besoins, de sa morphologie et de son niveau d'activité.

Mon objectif : vous donner un aperçu concret et réaliste du raw feeding, loin des idées reçues, avec ses avantages, ses contraintes, et surtout, ses résultats visibles sur la santé et la vitalité de mon chien.

De quoi est composé une ration de
RAW FEEDING?

Le RAW FEEDING repose sur une logique simple : nourrir son chien avec des aliments crus, frais et biologiquement adaptés, en s’approchant au plus près de ce que consommerait un carnivore dans la nature. Mais alors, concrètement, que contient une ration de raw feeding équilibrée ?

⚖️ Les proportions de base

Une ration classique se compose généralement de :

45 % de viande musculaire de qualité : on parle ici de viande destinée à la consommation animale, achetée directement en abattoir ou sur des sites spécialisés dans l’alimentation naturelle. Il ne s’agit pas de déchets de découpe ou de sous-produits.
45 % d’os charnus : ce sont des os entourés de viande (comme des cous de poulet, ailes charnues, ou carcasses), riches en calcium et autres minéraux essentiels.
5 à 10 % d’abats : au moins 5 % de foie (indispensable pour la vitamine A) et 5 % d’autres abats comme le cœur, les rognons ou les gésiers, riches en vitamines et minéraux.

Ces pourcentages sont une base indicative. Chaque chien digère et assimile différemment. Il est donc essentiel de surveiller l’apparence des selles pour ajuster la ration.

➡️ Si elles deviennent trop sèches, blanches ou sableuses, cela indique souvent un excès d’os : il faut alors réduire leur part et compenser en augmentant la viande musculaire, pour garder le même poids total dans la gamelle.

🐕 Une ration personnalisée

La quantité journalière dépend du poids du chien, de son âge, de son niveau d’activité physique, et de son métabolisme. Un chiot, un chien très sportif ou un animal âgé n’auront pas les mêmes besoins.

En règle générale, on part souvent sur 2 à 3 % du poids du chien pour un adulte en bonne santé. Par exemple, un chien de 30 kg recevra entre 600 g et 900 g de nourriture par jour, selon son profil.

🥩 Varier, c’est vital

Un autre pilier du raw feeding est la diversité alimentaire. Il ne s’agit pas de donner chaque jour exactement le même repas. L’équilibre se fait sur la semaine.

Ainsi, le poisson (source naturelle d’oméga-3) peut être donné une à deux fois par semaine, de même que certains abats ou types de viande. Cette variation permet de couvrir un maximum de besoins en vitamines, minéraux, acides gras essentiels et autres micro-nutriments.

INGREDIENTS

La viande sans os / musculaire

Dans une ration de raw feeding, la viande musculaire représente généralement 45 % du total, et constitue une source essentielle de protéines, de vitamines du groupe B, de fer et d’acides aminés. Il ne s’agit pas ici de sous-produits ou de restes d’abattage, mais bien de morceaux nobles, issus de muscles striés.

On distingue deux grandes familles de viande musculaire selon leur composition, leur teneur en myoglobine (pigment rouge) et leurs propriétés nutritionnelles : les viandes blanches et les viandes rouges.

🐔 Les viandes blanches et assimilées

Plus digestes et souvent plus maigres, elles sont idéales pour les chiens sensibles ou pour démarrer une transition vers le cru. Elles incluent :

Caille (en fonction de l’élevage)
Chapon, coq, poule, poularde
Poulet
Dinde et dindonneau
Lapin
Pintade (hors morceaux sombres comme les cuisses)
Porc (selon le morceau, l’âge d’abattage et l’alimentation)
Veau (selon la partie, l’âge, le mode d’élevage)

Ces viandes sont souvent riches en protéines maigres et faciles à intégrer dans les menus quotidiens.

🥩 Les viandes rouges et assimilées

Plus riches en fer, zinc, B12 et parfois plus grasses, elles sont importantes pour la vitalité, l’endurance et le développement musculaire. Voici quelques exemples :

Agneau, mouton, cabri, chèvre
Bœuf, veau (certains morceaux)
Porc (certains morceaux rouges)
Cheval
Autruche, kangourou, lama, zèbre
Bison, buffle d’eau, caribou, cerf, chevreuil, élan
Faisan, oie, pigeon
Caille, pintade, dinde, poulet : hauts de cuisse et pilons (surtout si élevage plein air)
Canard, lièvre (attention à la tularémie en cas de gibier)
Langue et joues (tous animaux confondus) : parties musculaires très intéressantes sur le plan nutritionnel

⚠️ À proscrire : la viande de sanglier

Bien que carnée et riche, la viande de sanglier est formellement interdite dans l’alimentation crue canine à cause du virus d’Aujeszky, souvent mortel pour les chiens.

Les os charnus

Dans l’alimentation crue, les os charnus jouent un rôle fondamental : ce sont des os recouverts de chair que le chien croque et avale en même temps que la viande qui les entoure. Contrairement aux os nus, qui peuvent être dangereux, l’os charnu est digéré en toute sécurité lorsqu’il est donné entier, entouré de viande.

Voici pourquoi ils sont si importants :

🦴 Source naturelle de calcium indispensable à l'équilibre phospho-calcique.

🪥 Action mécanique sur les dents : croquer les os permet de limiter la formation de tartre.

💪 Entretien des muscles masticateurs : la mastication renforce les mâchoires et participe à leur bon fonctionnement.

🐾 Stimulation de la salivation, ce qui facilite la déglutition et la digestion.

Ailes de poulet

Cous de dinde

Une fois les phases d’introduction passées, il est intéressant de varier les types d’os charnus ou de proposer des proies entières. Cela permet d’enrichir l’alimentation du chien en goût, en texture et en apports nutritionnels.

⚠️ Quelques précautions importantes :

Toujours adapter la taille de l’os à celle du chien, en tenant compte de son âge, sa mâchoire et sa capacité à mastiquer.
Vérifier que l’animal digère bien l’os proposé.
On ne découpe jamais un os en deux : s’il est trop gros, on le sépare aux articulations (par exemple entre le haut de cuisse et le pilon) mais jamais en travers de l’os, au risque de créer des arêtes dangereuses.

Liste des os charnus

🐔 Poulet

Carcasse : chiens de toutes tailles à partir de 5 kg.
Haut de cuisse : petits à moyens chiens.
Dos : chiens de toutes tailles.
Tête, patte : chiens de toutes tailles.
Aile : à éviter pour les débutants, car difficile à digérer et potentiellement cassante.
Cou : pour petits chiens expérimentés. Attention, sa forme oblongue pousse souvent à être gobée.

🦃 Dinde

Cou : pour chiens moyens à grands. Os dense, à éviter chez les chiens sensibles.
Aileron : réservé aux chiens expérimentés.
Carcasse ou dos : pour chiens moyens à grands.

🦆 Canard

Cou : adapté aux chiens petits à moyens, selon la taille du cou.

🐇 Lapin

Coffre : pour petits à moyens chiens.
Râble, cuisse : pour chiens moyens à grands.
Patte avant : petits à moyens chiens.
Tête : pour chiens de toutes tailles, à partir de 6 mois.

🐓 Pintade

Cou : pour chiens petits à moyens. Même mise en garde que pour le cou de poulet.
Carcasse : pour chiens à partir de 5 kg.

🐦 Faisan

Cou : pour chiens petits à moyens. Même mise en garde que précédemment.
Cuisse entière : pour chiens expérimentés, attention à l’os du pilon.
Carcasse : pour chiens de toutes tailles.

🐦 Caille vidée (proie entière sans viscères)

Entière : pour chiens de toutes tailles. Compte dans la ration comme viande + os charnu.
Cuisses, carcasse avec ou sans tête : pour petits à moyens chiens.

🐖 Porc

Pied : pour chiens moyens à grands (à donner occasionnellement).
Plat de côtes : à partir de 6 mois, pour chiens moyens à grands.
Tête, queue : pour chiens moyens à grands (rarement, en raison de leur richesse).

🐑 Agneau / Mouton

Plat de côtes : pour chiens de toutes tailles (à partir de 6 mois et 7 kg).
Pied, tête, queue : pour chiens moyens à grands.
Cuisse entière, aile, manchon : pour chiens expérimentés, car os parfois durs à digérer.
⚠️ Collier d’agneau non recommandé : os porteur peu charnu, difficile à digérer.

🐄 Bœuf

Plat de côtes par paire : pour grands chiens.
Queue : à laisser entière, attention à ne pas couper. Bien observer les selles.

🐂 Veau

Plat de côtes, pied, queue : pour chiens moyens à grands.

🐎 Cheval

Plat de côtes : pour grands chiens.

🦌 Chevreuil

Plat de côtes : chiens moyens à grands, à partir de 6 mois.

🦌 Caribou / Élan / Wapiti

Plat de côtes : pour chiens moyens à grands.

🐟 Poisson

Tête : adaptée à tous types de chiens selon la taille du poisson.

🐸 Grenouille

Cuisses : pour chiens de très petite taille ou chiots de moins de 5 kg.

Ne jamais forcer un chien à croquer un os s’il n’est pas à l’aise. Il faut du temps et de la progressivité.

Le rôle essentiel des abats et du foie dans l’alimentation crue

Dans une alimentation crue équilibrée, les abats – et en particulier le foie – occupent une place fondamentale. Souvent sous-estimés ou mal compris, ils sont pourtant indispensables pour couvrir les besoins nutritionnels du chien.

✅ Pourquoi inclure des abats ?

Les abats sont riches en vitamines, minéraux et oligo-éléments, des éléments que l’on retrouve en quantités beaucoup plus faibles dans la viande musculaire ou les os charnus. Intégrer des abats dans la ration permet donc d’assurer à ton chien une alimentation complète et naturelle, proche de ce qu’il consommerait s’il mangeait une proie entière dans la nature.

🍖 Quelle quantité donner ?

Je reste sur une proportion raisonnée de 10 % d’abats, dont 5 % obligatoires de foie et 5 % d’autres abats (cœur, rognons, rate, pancréas, etc.). Cette répartition est largement suffisante pour garantir les apports nécessaires tout en évitant les excès.

⚠️ Le foie : un super aliment à doser avec justesse

Le foie est l’organe le plus nutritif d’une proie. Il est notamment très riche en vitamine A, essentielle au bon fonctionnement du système immunitaire, à la vision et à la santé de la peau. Mais attention : trop de foie peut entraîner une hypervitaminose A, un excès dangereux pour la santé de ton chien. C’est pourquoi il est important de respecter la dose de 5 % du poids de la ration quotidienne.

Contrairement à une idée reçue, le foie ne stocke pas les toxines, il les filtre. Il est donc tout à fait sain de le donner, à condition de respecter les bonnes quantités.

🔄 Varier les abats, c’est essentiel

Pour bénéficier de la richesse des abats sans déséquilibre, il est recommandé de varier les sources : foie de volaille, d’agneau, de bœuf… mais aussi différents types d’abats comme le cœur (source de taurine), les rognons (riches en sélénium), ou la rate (riche en fer). Une bonne rotation permet de couvrir un large spectre de micronutriments, sans avoir besoin d’ajouter de compléments artificiels.

👉 En résumé : les abats ne sont pas un "bonus" dans la gamelle de ton chien, ils en sont un pilier. Bien dosés, bien choisis et bien variés, ils assurent une alimentation crue équilibrée, naturelle et respectueuse des besoins physiologiques de ton compagnon.