Interview du Président du Doberman Club de France : Monsieur Didier Tachain (partie1)
- karlosledobermann
- 25 sept.
- 3 min de lecture

Depuis combien de temps êtes-vous juge, et pourquoi avez-vous choisi le Dobermann ?
Ma demande d’accord pour devenir juge auprès du D.C.F date du 15 mars 2015. Un long cursus imposé s’est ensuite engagé pour enfin se finaliser le 18 juillet 2019.
Dans quels pays ou contextes avez-vous eu l'occasion de juger cette race ?
Majoritairement dans des expositions nationales ou régionales organisées par les Dobermann Clubs de différents pays comme la France, l’Italie, la Serbie, la Hongrie, l’Indonésie… prochainement la Croatie, la Roumanie, etc.
Possédez-vous actuellement un Dobermann ?
Oui, une femelle de ma production âgée de 9,5 ans.
Avez-vous également pratiqué l’élevage ou le travail du Dobermann ?
Oui, j’ai produit sous l’affixe « La Villa Valiano » à faible échelle puisque je ne faisais qu’une seule portée par an.
Côté travail, j’ai pratiqué le Ring Français, le Mondioring et le Campagne avec mes Dobermann (occasionnellement de l’Obéissance).
Y a-t-il un sujet ou un chien qui vous a marqué dans votre carrière ?
Plusieurs chiens m’ont marqué depuis l’acquisition de mon premier Dobermann en 1979, mais il est très délicat d’en nommer un en oubliant de citer l’influence des précédents, puisque chacun d’entre eux a eu un impact pour façonner les suivants. Se focaliser sur un ou deux individus n’apporte qu’une vision étroite sur une courte période et ne permet pas un regard élargi sur les divers courants et influences qui ont façonné la race telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Les chiens marquants façonnent toujours l’histoire d’une race et bien sûr, dans le Dobermann, des noms reviennent régulièrement. Mais ils sont souvent ceux à portée de mémoire « d’homme », parfois influencée par son affectif, ce qui fausse évidemment la vision panoramique et objective du chemin parcouru pour la race.
En conclusion, les chiens marquants sont les outils qui influencent des directions, mais c’est l’analyse du chemin emprunté qui conduit à une vision précise sur l’historique d’une race.
Comment avez-vous vu évoluer la race ces 10 à 15 dernières années, tant sur le plan morphologique que comportemental ?
Sur le plan de la morphologie, la tendance de ces dernières années a été de « molossoïder » le Dobermann, chose très probablement attribuable à la recherche d’une morphologie plus attractive du fait de sa nouvelle apparence, queue et oreilles naturelles.
STANDARD – MORPHOLOGIE
Quels sont, selon vous, les critères physiques essentiels pour juger un Dobermann aujourd’hui ?
Les critères physiques essentiels restent ceux qui ont forgé la race et qui sont définis par le standard. Même si la tendance, en lien avec sa nouvelle apparence queue et oreilles naturelles, engendre quelques ajustements, cela ne doit pas pour autant inhiber sa prestance naturelle et sa fonctionnalité première, afin de conserver un ensemble élégant et puissant, très caractéristique de cette « Ferrari » de la gent canine.
Quels points du standard morphologique sont, d’après vous, négligés ou sous-estimés par les éleveurs ou les juges ?
La tête : elle doit être sèche (sans excès de peau), osseuse, avec un menton et une mâchoire inférieure solides, d’une belle proportion longueur crâne/museau (environ 45/55), mais aussi une belle expression typique de la race, le tout surélevé par une noble et élégante encolure pour un ensemble harmonieux.
La morphologie actuelle reste-t-elle, selon vous, en cohérence avec la fonctionnalité d’un chien de travail ?
La tendance à alourdir la morphologie n’est pas une option qui permet de favoriser la fonctionnalité d’un chien de travail comme le Dobermann, qui de base est déjà un chien puissant.
Quelles erreurs morphologiques ou de construction devraient être, selon vous, plus sévèrement pénalisées ?
Les excès de peau, les sujets trop lourds et sans élégance.
Trouvez-vous que certains chiens manquent parfois de substance, d’ossature, de masculinité ou de féminité ?
Pas trop en Europe, mais plus régulièrement Outre-Atlantique (États-Unis, Amérique du Nord et Amérique Latine) où l’élégance a tendance à parfois prendre le pas sur la substance, l’ossature et la masculinité.
Partie 2 - prochainement.



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